Les jeunes issus de l'immigration, dans leur difficulté à trouver du travail, font une expérience quotidienne et répétée des discriminations de classe sociale et d'origine ethnique. La société à laquelle ils appartiennent leur tend le miroir déformant de leur incapacité à s'insérer. Séduits par le mirage de l'égalité des chances, ils intègrent des humiliations en lieu et place d'un désir de reconnaissance qui reste sans échos. Les discriminations ne condamnent pourtant pas ces parcours à l'échec. Mais la réussite sociale se fait au prix de leur déplacement.
Pourquoi les chances d'obtenir un travail, un logement ou tout autre service auquel on a droit, varient selon le sexe, la situation de famille, l'origine, l'apparence physique, etc. Les auteurs de l'enquête Trajectoires et Origines (TeO) ont étudié en détail les déclarations de discriminations subies par les personnes interrogées.
La revue a réuni dans ce numéro hors-série, vingt articles extraits de la revue Diversité depuis ses origines. Des travaux de chercheurs de 1978 à nos jours, cela permet de prendre en compte le chemin parcouru et de dresser le bilan critique des évolutions afin d'aller de l'avant toujours plus efficacement.
Qu'est-ce que l'égalité des chances ? Une utopie, un objectif politique crédible, une idéologie trompeuse ? Le principe est séduisant. Mais se suffit-il à lui-même ? Dans cet ouvrage, l'auteur, Président de l'Observatoire des inégalités, en défend une redéfinition qui ouvre sur la possibilité d'une "égalité des chances soutenable".
Issu d'un rapport commandé par l'Institut Montaigne en 2004, cet ouvrage défend la mise en place d'une affirmative action -discrimination positive- à la française.
Cet ouvrage est le résultat d'une enquête inédite menée en avril 2005 sur les Français issus de l'immigration maghrébine, africaine et turque (immigrés naturalisés, les première et deuxième générations). Vincent TIBERJ et Sylvain BROUARD ont enquêté auprès des citoyens issus de l'immigration afin de savoir si leurs attitudes et préférences politiques se distinguaient de celles de leurs compatriotes. Cette enquête remet beaucoup d'idées reçues en cause, en montrant qu'être musulman ne signifie pas se retirer du modèle français. (Présentation de l'éditeur)
Les jeunes français issus de l'immigration sont de plus en plus nombreux à obtenir un diplôme supérieur au baccalauréat. A l'entrée de la vie active, leurs diplômes effacent-ils définitivement les effets de sélection du système éducatif ou bien restent-ils soumis à des effets de discriminations sociale ou ethnique du fait de l'origine nationale de leurs parents ? Chiffres à l'appui, cette étude démontre que la réussite scolaire des jeunes d'origine maghrébine n'entraîne pas un accès à l'emploi égal à celui des Français d'origine.
L'élargissement de l'Union européenne et les perspectives démographiques des pays qui la composent transforment et actualisent la question des migrations internationales en Europe. Nouvelles circulations migratoires, difficultés de recrutement, accès à l'emploi des immigrés et lutte contre la discrimination, marchés transfrontaliers, nouveaux cadres légaux de la mobilité des personnes et des services. A quelles conditions entreprises, salariés, demandeurs d'emploi et citoyens pourront-ils parler de politique migratoire réussie ? Quel rôle peuvent et doivent jouer les services publics de l'emploi ? Des experts français et européens ont contribué à la réflexion sur ces questions.
Depuis la loi du 1er juillet 1972 relative à la lutte contre le racisme, le dispositif juridique sur les discriminations n'a pas cessé de s'enrichir de nouvelles dispositions, étendant la liste des actes prohibés et des motifs illégitimes. Il apparaît aujourd'hui complet. Toutefois, il ne saurait résumer à lui seul une politique de lutte contre les phénomènes discriminatoires. Ce serait oublier les limites de cet outil. Or pendant près de trente ans, le seul terrain choisi par les pouvoirs publics pour lutter contre des pratiques, que l'on savait répandues, fut celui du droit. Cet excès de confiance dans cet instrument a contribué à occulter l'importance du phénomène. Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour qu'enfin les pratiques discriminatoires bénéficient d'une vraie visibilité sociale et donnent lieu à une réponse de la part des pouvoirs publics, autre qu'une nième intervention du législateur. Il n'en demeure pas moins que le droit a joué un rôle incontestable dans la construction des discriminations. Cela résulte en particulier du travail effectué par le juge communautaire, à propos de l'égalité homme/femme qui, par une approche originale a permis l'émergence de la notion de discrimination indirecte et redéfinit le partage de la preuve. Il a aussi posé des limites aux actions positives. (Résumé de la revue).
Après avoir dressé un bilan de vingt années de politique d'intégration, le rapporteur présente un état des lieux au sein des métiers du ministère de l'intérieur. Puis il propose une dizaine de mesures, notamment la nomination d'un "directeur de l'égalité des chances" au sein du ministère de l'Intérieur, la mise en place d'un outil statistique des origines, l'adaptation des méthodes de recrutement pour favoriser les "minorités visibles" et la création de brigades anti-discriminations au sein des commissariats ou des postes de gendarmerie.
L'auteur poursuit une réflexion sur la définition de la République et de la citoyenneté. L'analyse porte sur les effets de la démocratisation et le développement de l'Etat-providence. Des interrogations nouvelles apparaissent lorsque des revendications de droits culturels, contenus auparavant dans l'espace privé, jaillissent dans l'espace public. "L'équité se substitue à l'égalité, le multiculturalisme à l'universalité".
Forme atténuée de l'égalité, la non-discrimination se contente de combattre les différenciations arbitraires par la création d'un climat général d'équité de chance. Puisque aucun système politique ne s'est montré capable d'assurer l'égalité des résultats, il semble nécessaire de se consacrer à la tâche menant de l'égalité formelle à l'égalité de possibilités. L'égalité des chances et la lutte contre les discriminations semblent donc compléter plus ou moins efficacement la notion traditionnelle d'égalité de droit (Présentation de l'auteur).
Analyse de la notion d'égalité : égalité des chances, égalité des droits. Selon l'auteur, le pluralisme juridique ne gagne que lentement du terrain sur l'universalisme égalitaire français.